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De l’Histoire à l’Archéologie : Mon Parcours

Fin juin 2024, après sept années d’études, une page s’est tournée. Si je me retourne sur mon parcours en archéologie et en histoire, je réalise que je n’aurais jamais imaginé en arriver là. Non seulement finir mes études, mais surtout finir les bonnes, celles qui m’ont donné envie d’aller plus loin, celles qui me rendent fière. Mon parcours a été loin d’être linéaire. Dès le choix du post-bac, j’avançais sans savoir où cela me mènerait, avec des doutes sur les débouchés. J’ai essuyé des refus, exploré des voies qui se sont fermées, et parfois, j’ai décidé de ne pas forcer certaines portes. Mais avec du temps, j’ai fini par trouver ce qui me convenait vraiment.

L'épreuve du choix Post-bac : une quête d'orientation

Après le baccalauréat, j’ai commencé des études générales en sciences humaines et sociales, ce qui m’a offert deux années pour explorer différentes disciplines. En parallèle, je passais des concours tout en suivant une filière qui me permettait de toucher à plusieurs domaines : histoire, droit, langues, et politique. À 18 ans, je n’avais pas encore toute la clarté nécessaire pour choisir une filière aussi large seule — mes parents m’ont donc guidée dans ce choix. En partant dans le Pas-de-Calais, loin de la Corrèze, j’ai pu réfléchir à mon avenir tout en prenant le temps de mûrir ma décision. Au bout du compte, c’est l’Histoire qui s’est imposée à moi. Je me suis découvert une vraie passion pour cette discipline, et surtout, j’ai accepté de travailler davantage pour combler mes lacunes en orthographe, méthodologie et rigueur. À partir de là, le marathon était lancé.

J’ai alors pu changer de ville et de m’installer dans la capitale pour achever ma licence d’Histoire. J’ai intégré une nouvelle université en troisième année, sans avoir véritablement le temps de m’acclimater à ce nouvel environnement. Au-delà de la pandémie du covid-19 et du premier confinement, il fallait déjà songer à l’avenir et au choix du master. Ce choix, tout aussi déterminant que celui du post-bac, impliquait de se spécialiser davantage et de se rapprocher de la fin de mon parcours universitaire. Au fil des cours de licence 3, et grâce à la passion communicative de certains enseignants, j’ai développé un intérêt croissant pour l’histoire antique et plus particulièrement l’égyptologie. Consciente que l’enseignement ne me correspondait pas, je me suis naturellement tournée vers un master recherche : deux années consacrées à l’histoire du monde antique, avec un accent particulier sur l’égyptologie.

Entre passion et résilience : la réalité de mon master d'Histoire.

Si l’étude de l’Histoire repose principalement sur l’analyse des sources écrites, l’histoire antique, quant à elle, ouvre souvent la voie à des parallèles avec l’archéologie. Lors d’un échange avec ma directrice de recherche, elle m’a encouragée à me rendre sur des chantiers archéologiques en France, un passage obligé avant de pouvoir envisager de fouiller un jour en Égypte. J’ai donc effectué ma première expérience de terrain cet été-là, dans le cadre de fouilles programmées. Malgré les contraintes imposées par la pandémie, j’ai eu l’opportunité de fouiller pendant un mois, marquant ainsi mes premiers pas dans le monde de l’archéologie. Cette expérience, bien qu’elle ne fut pas une révélation immédiate, m’a offert l’opportunité d’apprécier le contact direct avec les vestiges, ainsi que le plaisir de travailler en plein air. J’y ai découvert une nouvelle dimension de l’Histoire. Mon été s’est donc conclu par cette première immersion, juste avant que je n’entame mon master d’Histoire.

Ma première année de master a été profondément bouleversée par le second confinement. Travailler dans ces conditions, avec les bibliothèques fermées et l’isolement brisé uniquement par les écrans de Zoom, s’est révélé particulièrement difficile. Je me perdais sans m’en rendre compte dans cette nouvelle méthodologie, pensant à tort en maîtriser les codes et m’intégrer dans cette filière. Le choc a été brutal lors de ma première soutenance, où je me suis confrontée à ma première véritable déception. Pour la première fois, après avoir fait un choix réfléchi, je me retrouvais en décalage avec les attentes et sans le niveau requis. Ce moment de désillusion a provoqué une remise en question profonde de mon parcours et de mes capacités.

Archéologie : une révélation sur le terrain

Dix jours après cette désillusion, je partais pour ma deuxième expérience archéologique sur un nouveau chantier. Épuisée mentalement, j’arrivais sur ce chantier avec l’objectif de renforcer mes compétences pour l’Histoire, mais je doutais de ma capacité à retrouver l’énergie et la motivation nécessaires pour m’accrocher à cette discipline. Cependant, il semble que ma bonne étoile ait été au rendez-vous. C’est sur ce deuxième chantier que j’ai eu le déclic pour l’archéologie, même si je ne l’ai pleinement accepté que quelques mois plus tard. C’est là que j’ai rencontré les premières personnes qui ont cru en moi et en mes capacités dans cette discipline. Cette rencontre m’a conduite à une décision importante : terminer mon master d’Histoire avant de m’engager pleinement dans l’archéologie. Je tenais à aller au bout de mon choix initial, tout en continuant à parfaire ma méthodologie et à recevoir les conseils. Ainsi, je bouclais ce chapitre avec mon diplôme en poche.

Remettre les compteurs à zéro : une nouvelle aventure en archéologie

C’est ainsi qu’en septembre 2022, j’ai entamé une nouvelle première année de master, cette fois en archéologie. Les rencontres faites lors de mon troisième chantier m’ont permis de combiner ces études avec un stage de trois mois en archéologie préventive, approfondissant ainsi mes compétences de terrain tout en comblant certaines lacunes académiques. Lors de mon premier semestre, je passais la moitié de la semaine sur le terrain, le reste en cours. De plus, dès cette première année, j’ai débuté un nouveau sujet de mémoire, marquant le commencement d’un projet de recherche. Dans un premier temps, je voyais le mémoire comme une formalité pour valider mon année, une sorte de devoir supplémentaire à rendre. Après avoir déjà fait un mémoire de recherche sur deux ans, j’avais l’idée de poursuivre ensuite en master professionnel pour m’orienter à 100 % vers l’archéologie préventive. Mais après quelques mois, j’ai découvert un véritable intérêt pour mon sujet de recherche, au point de ne plus vouloir l’abandonner à la fin de l’année. J’ai donc décidé de poursuivre en deuxième année de master recherche, plutôt que de me tourner vers la voie professionnelle. Néanmoins, le souvenir douloureux de ma première soutenance en Histoire me préoccupait jusqu’au moment de la délibération. Je redoutais de ne pas avoir atteint le niveau attendu, tout en espérant que cette fois-ci, mon travail serait à la hauteur et que ma décision de poursuivre dans la recherche s’avérerait juste. L’archéologie s’est révélée être le bon choix. J’ai validé ma première année avec de bons retours, et des axes d’amélioration, cette fois accessibles et constructifs. Pendant l’été, j’ai réalisé mon premier contrat en archéologie préventive, me permettant d’entamer ma dernière année d’étude avec confiance, ou du moins le sentiment d’être enfin à ma place. J’étais prête à m’investir pleinement dans mon projet de recherche.

À l’approche de la fin de mes études, le souvenir de mon premier master me préparait à l’incertitude de l’après, me rappelant que rien n’est jamais acquis une fois hors du cadre universitaire. On se retrouve souvent seul face dès lors sortie du cadre universitaire. J’ai eu la chance de faire des rencontres déterminantes, au bon moment, qui m’ont soutenue et encouragée. Elles m’ont offert des opportunités et prodigué des conseils précieux, ce qui m’a permis de terminer cette dernière année riche de belles expériences. J’ai notamment eu la chance de travailler avec un nouveau tuteur pour approfondir mon sujet de recherche, de réaliser ma première intervention lors d’un colloque en compagnie de mon premier tuteur, et enfin, de valider cette ultime année avec fierté.

Fin d'études, nouveaux horizons : une page se tourne

L’été 2024 touche à sa fin, et il est temps pour moi de prendre conscience que je ne suis plus étudiante. Après la fatigue accumulée au terme de cette dernière année intense, j’ai profité de ces mois estivaux pour me ressourcer. J’ai déménagé, pris des vacances pour souffler un peu, et faire le point sur mes priorités, à la fois personnelles et professionnelles. J’ai réalisé que je souhaite continuer à m’investir pleinement dans des activités liées à ma discipline, que ce soit à travers des projets de terrain, de recherche ou via Fouille l’Histoire. Je souhaite continuer à explorer de nouvelles opportunités, à me former et à nourrir ma curiosité. Cependant, j’ai également pris conscience de l’importance de ne pas sacrifier mes temps de repos sous prétexte d’être toujours plus productive. Je ne veux plus me laisser submerger par la peur de ne pas en faire assez pour l’archéologie. 

Je m’apprête à entamer un nouveau chapitre de ma vie. À la fin du mois, je vais travailler sur un chantier d’archéologie préventive, je participerai à un colloque en novembre, et je dois finaliser un article en lien avec ma première intervention de mai dernier. Fouille l’Histoire continuera également de prendre forme, avec de nouveaux projets qui se concrétisent et des initiatives déjà bien engagées. J’ai hâte de partager cette aventure avec vous. 

Si je pouvais partager une réflexion sur mes études : ne vous laissez pas décourager par les échecs, les portes qui se ferment ou les chemins qui semblent s’éloigner de vos objectifs. Ce sont souvent ces détours qui nous mènent là où nous devons vraiment être. Le plus important est de ne jamais cesser d’avancer, peu importe la vitesse.

Si cet article vous a donné envie de découvrir plus concrètement cette discipline, certains chantiers ouvrent leurs portes au public lors de journées événementielles (journée européenne d’archéologiejournée européenne du patrimoine). Vous pouvez aller directement sur leurs sites internet lorsque les dates approchent afin de voir si des chantiers se visitent. Et si vous souhaitez vous essayer à l’archéologie, vous pouvez consulter mon ebook (disponible gratuitement) qui vous guidera pour trouver votre premier chantier d’archéologie programmée.

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